Le mardi 1 décembre 2015, plus de 100 représentants chinois et européens des entreprises, des sociétés civiles, des ONG, des centres de recherche et des collectivités locales se sont rencontrés au site de la COP21 au Bourget. Ils ont assisté à la conférence intitulée « Face au changement climatique, repenser notre modèle de développement global, Acte II », suivie par la présentation un Texte commun.
Pendant les trois heures d’échanges, les participants ont lancé l’appel d’une coopération plus étroite et efficace entre la Chine et l’Union européenne, respectivement le 1e et 3e plus grand émetteur de gaz à effet de serre sur Terre.
Soulignant la responsabilité de chacun, les participants ont souhaité qu’une loi et une cour de justice internationale climatique soient créées, que les pays développés tiennent leurs promesses de réduire les émissions, et que les pays en voie de développement engagent plus dans la lutte contre le dérèglement climatique.
Aujourd’hui, Pékin et les provinces chinoises avoisinantes sont noyés dans le 5e jour consécutif d’un épais nuage de smog. Alors que son économie est la 2e plus grande au monde, la Chine est hanté par un fossé croissant entre les riches et les pauvres. Dans la lutte internationale contre le changement climatique, de quoi pouvons-nous espérer de l’Empire du Milieu ?
Interview de WANG Zhenyao （Directeur de China Philanthropy Research Institute）:
“En Chine, la conscience de la protection de l’environnement n’est jamais été autant forte qu’à présent. Les gouvernements locaux, les scientifiques, des chercheurs, des entrepreneurs comme des médias en Chine s’engagent de plus en plus dans l’action en commun. C’est une bataille de tout le monde face à la pollution. Les Chinois savent très bien de quoi ça ressemble une vie quotidienne intoxiquée dans les particules fines. Si le gouvernement chinois continue à s’engager dans les échanges avec des instituts de recherches, à prendre en conscience ce que veut la société chinoise, je suis très confiant que bientôt, un système chinois efficace de lutte contre le changement climatique puisse être établi.”
Interview de Denez l’Hostis (Président de France Nature Environnement):
“Nous considérons que la Chine a un rôle de leadership extrêmement important à jouer quel que soit son statut. C’est à la fois un pays développé et un pays qui présente de pauvreté extrêmement importante; c’est un pays qui a un pied dans le développement quelques fois exacerbé, et aussi un pays qui présente des formes de sous-développement. Mais cela n’empêche que la Chine joue un rôle de leader sur le plan climatique dans le monde, parce que c’est le plus grand pays d’émetteur de gaz à effet de serre. La responsabilité de la Chine est donc énorme. Je pense que la société chinoise ne peut pas accepter longtemps de vivre avec un air pollué, de l’eau pollué, de sol pollué, c’est une forme de suicide comme disait le Pape hier dans l’avion, c’est devenu un suicide collective. J’image que les chinois ne vont pas accepter de suicider collectivement, sur les bases de développement un peu anarchique voire très anarchique. Il y a une économie toujours très carbonée, et une économie alternative qui émerge, et là je vois que la Chine doit montrer l’exemple. Je sais que c’est compliqué, mais on attend beaucoup de la Chine. C’est vrai que c’est aujourd’hui la Chine qui montre le meilleur exemple, il ne viendra pas facilement des Etats-Unis ni d’Australie, et le point de la Chine fait que nous espérons que d’ici quelques années, il y aura un vrai virage.”
Les représentants chinois sont attendus à des rencontres au sein des grandes entreprises européennes telles que Schneider et Saint-Gobain, avant de retourner le 5 décembre en Chine.
Reportage: Ninan.WANG, Radio Mandarin d’Europe.
