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Coronavirus : les grandes villes en état d'alerte en France
2020-09-11 21:17:56


Près de 10.000 contaminations ont été détectées en vingt-quatre heures ce jeudi. Le nombre de cas aura doublé dans quatorze jours si la dynamique se maintient. Les capacités de dépistage sont saturées à Paris ou Marseille. Santé publique France pointe un risque de diffusion de l'épidémie vers les personnes âgées.
 
Par Les Echos



Le seuil symbolique de 10.000 nouveaux cas de coronavirus détectés chaque jour risque d'être bientôt franchi. Le ministère de la Santé a annoncé jeudi soir que 9.843 personnes avaient été dépistées positives au Covid-19 en vingt-quatre heures, et pas loin de 50.000 en sept jours. Un record depuis le déconfinement. Le taux de positivité des tests poursuit lui aussi son ascension, à 5,4 %. La situation sanitaire commence à prendre une tournure inquiétante, avec 54 entrées en réanimation dans la journée.

Les données hebdomadaires de Santé publique France, publiées jeudi soir, confirment que quelque chose ne se passe pas comme prévu dans la stratégie d'endiguement de l'épidémie. Durant la première semaine de septembre, le nombre de nouveaux cas confirmés a crû de 20 %. C'est certes un ralentissement par rapport aux semaines précédentes, où les contaminations progressaient à des rythmes supérieurs à 40 %. L'obligation du port du masque en entreprise et dans les rues des grandes villes a pu avoir un effet modérateur. Mais l'épidémie est de nouveau plus rapide que le dépistage, qui a atteint un niveau très élevé (environ 1 million de tests par semaine).

L'agence publique note d'ailleurs que les chiffres hebdomadaires ne sont pas tout à fait calés, et donc potentiellement sous-estimés, en raison d'une « saturation de la capacité d'analyse en France ». En Île-de-France notamment, le virus semble se reproduire moins vite, sauf dans le Val d'Oise. « Cependant, tous les départements observent également une baisse des capacités de dépistage, excepté dans le Val d'Oise où les capacités de dépistage restent stables », prévient Santé publique France. Les plates-formes des laboratoires sont également saturées dans les Bouches-du-Rhône, conduisant à des données « certainement sous-estimées ».

Les grandes zones urbaines sont désormais en état d'alerte. Le taux d'incidence a dépassé le niveau de 100 cas par semaine pour 100.000 habitants dans les départements les plus denses : 144 à Paris, 159 en Gironde (Bordeaux), 138 dans le Rhône (Lyon), 197 dans les Bouches-du-Rhône (Marseille), 136 dans les Alpes-Maritimes (Nice), 112 dans le Nord (Lille). En revanche, le Bas-Rhin (Strasbourg) reste en dessous du seuil d'alerte de 50 cas pour 100.000 habitants - un seuil que 40 départements ont dépassé.

« Sans changement de dynamique, le nombre hebdomadaire de nouveaux cas aura doublé dans 14 jours avec un risque de diffusion du virus vers des populations plus âgées et plus vulnérables », prévient Santé publique France. Le temps de doublement du nombre d'hospitalisations hebdomadaires est certes à ce stade beaucoup plus lent, à 33 jours, car les personnes les plus vulnérables sont désormais averties et protégées.

Néanmoins, au cours de la première semaine de septembre, une inflexion s'est produite : la plus forte croissance de nouvelles contaminations s'est produite chez les plus de 75 ans (+44 %), suivis de près par les enfants de moins de 14 ans (+39 %). A croire que les grands-parents, en dépit des avertissements du Premier ministre Jean Castex , ont assuré la sortie d'école en cette rentrée scolaire.

Les entrées en réanimation sont, elles aussi, orientées à la hausse , même s'il n'est pas nécessaire à ce stade de déprogrammer les opérations courantes pour faire de la place, avec au total 615 cas graves répartis dans divers hôpitaux. Au cours de la semaine de rentrée, 288 admissions ont été enregistrées, contre 73 neuf semaines auparavant. Le taux d'admissions croît quasiment dans toutes les régions et culmine à 1,4 cas grave pour 100.00 habitants en Provence-Alpes-Côte d'Azur.