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Covid-19 : à Bordeaux, un centre de vaccination éphémère ouvrira mercredi
2021-05-27 20:24:00


Un centre éphémère de vaccination ouvrira mercredi 26 mai dans le quartier de Bordeaux où a été découvert un cluster d’une cinquantaine de cas positifs à un variant « préoccupant », a annoncé dimanche 23 mai l’agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine.

Quelque 19 000 doses ont été débloquées afin de vacciner toute la population majeure dans ce quartier de Bacalan, dans le nord de la ville, selon l’ARS. Outre ce centre, ces doses serviront à fournir en vaccin de Moderna des pharmacies du quartier et des alentours afin d’accélérer le rythme des injections.

Une réunion aura lieu mardi matin entre autorités sanitaires, ville et métropole afin de déterminer la localisation du centre éphémère, l’objectif étant de « se servir d’un centre de santé déjà existant », selon Benédicte Motte, directrice de l’ARS en Gironde :

« L’idée, c’est de profiter de l’opération de dépistage en cours, qui a déjà concerné environ 500 personnes entre vendredi et samedi mais dont les premiers résultats ne sont pas encore connus, pour dire aux gens testés négatifs d’aller se faire vacciner rapidement. »

« Notre job est d’identifier le plus de cas possible et de casser les chaînes de contamination », a-t-elle résumé. « On ne part pas de rien, car le taux de vaccination en Gironde est important : 82 % chez les plus de 65 ans et 56 % chez les plus de 50 ans », a rassuré Mme Motte.

Le cluster qui s’est formé à Bacalan, annoncé vendredi par l’ARS, compte 50 personnes positives à un variant « déjà connu mais très rare jusqu’à présent » dans le cadre de la pandémie de Covid-19, selon le professeur Patrick Dehail, conseiller scientifique et médical de l’ARS. « C’est un “variant préoccupant”, comme l’étaient par exemple les variants anglais et indien. Sa souche est anglaise mais avec une mutation », disait-il vendredi.

Appelé VOC 20I/484Q, il est pour la première fois à l’origine d’un cluster aussi important. Le cluster à Bordeaux s’est formé à partir de « deux chaînes de transmission », selon Santé publique France. « Elles touchent un quartier de Bordeaux et d’autres quartiers et communes à proximité. »

Les personnes testées positives, en majorité jeunes, enfants et parents de jeunes enfants fréquentant une même école, n’ont pas été hospitalisées et présentent « les symptômes habituels, voire pas de symptômes », d’après le professeur Dehail.

Ce variant « ne semble pas différent des types de Covid-19 auxquels nous sommes habitués », a par ailleurs assuré la directrice de l’ARS en Gironde. « Sa seule originalité, selon les premières intuitions, c’est qu’il serait plus transmissible que les autres », a ajouté Benédicte Motte.

« Il ne faut surtout pas baisser la garde »

Pour Benoît Elleboode, directeur général de l’ARS Nouvelle-Aquitaine cité par francetvinfo.fr« des éléments indiquent que ce variant n’est pas résistant à la vaccination, puisque les personnes plus âgées (…) ont l’air de ne pas avoir été contaminées par ce virus ».

« C’est un avertissement ! Il y a de l’euphorie depuis mercredi [et la réouverture des terrasses, commerces non essentiels et lieux de culture], et je la partage, mais il ne faut surtout pas baisser la garde », a déclaré le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic (Europe écologie-Les Verts), qui s’est rendu samedi au centre de dépistage massif installé vendredi à Bacalan.

Environ 260 personnes ont pu être testées vendredi dans ce centre gratuit monté jeudi en seulement vingt-quatre heures et ouvert pour sept jours, a expliqué Vincent Maurin, le maire adjoint du quartier Bordeaux-Maritime, qui comprend Bacalan (environ 8 000 habitants). Les résultats de cette première journée de dépistage sont attendus en cours de semaine prochaine.

L’école Charles-Martin, fermée le 17 mai après les premiers cas détectés parmi des élèves (10 positifs au total), rouvrira ses portes mardi après sept jours de fermeture, a précisé M. Maurin, qui en est le directeur.

« De rares cas sporadiques »

Le centre national de référence de Lyon est chargé d’une analyse plus détaillée du génome entier de ce variant. Ce dernier « demeure très rare au niveau international et en France, malgré plusieurs chaînes de transmission détectées récemment à Bordeaux », a expliqué Santé publique France.
 

Appelé VoC 20I/484Q, c’est un dérivé du variant dit « anglais », mais il a acquis une mutation supplémentaire (E484Q) soupçonnée d’amoindrir l’efficacité des vaccins. Jusqu’à présent, il « n’avait été détecté que chez de rares cas sporadiques en Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est et Ile-de-France. Toutefois, des clusters ont été récemment identifiés en Ile-de-France [dans un établissement de soins en avril] et en Nouvelle-Aquitaine », toujours selon Santé publique France.

A ce stade, cinq variants sont classés comme « préoccupants » en France, selon l’agence sanitaire : les variants anglais, sud-africain, brésilien, indien et celui détecté à Bordeaux (comptabilisé avec un autre, quasi similaire, appelé VoC 20I/484K). La liste des variants préoccupants peut différer selon les pays en fonction de la situation locale. Jeudi, l’Organisation mondiale de la santé a rappelé que les vaccins actuellement disponibles fonctionnaient jusqu’à présent contre tous les variants préoccupants.


Source: Le monde